En associant des sculpteurs béninois à des idées de sculptures et de mobiliers, inspirées par l’intelligence artificielle (IA), Seymour Création se positionne comme un acteur clé dans la préservation et la transformation de l’artisanat traditionnel. Cette démarche ne se contente pas de prolonger un héritage : elle le réinvente, ouvrant un dialogue entre les cultures, les époques et les technologies.
Loin d’être une simple modernisation, cette hybridation devient une renaissance, où chaque pièce raconte une histoire à la fois ancestrale et futuriste.
Le bois - ce matériau noble - matière première de Seymour Création dans son processus de création physique devient un support de narration entre les savoirs du passé et les promesses de demain, permettant ainsi aux artisans d’atteindre une reconnaissance mondiale tout en enracinant leur pratique dans les traditions vivantes de l’Afrique et ailleurs dans le monde.
Dans un monde où la technologie semble souvent écraser les traditions, il est possible d'imaginer une cohabitation harmonieuse : un "artisanat augmenté" comme le nomme Seymour Creation, où les savoir-faire traditionnels ne sont pas seulement préservés, mais sublimés par des outils modernes comme l'IA.
"Nous cherchons à préserver et à augmenter la valeur ajoutée de ces dits petits métiers comme la sculpture, en Afrique, mais aussi dans la Caraïbe, car en tant que guadeloupéenne, je suis soucieuse de l'avenir des artisans dans mon île natale. Je vois l'IA comme une opportunité à saisir en se l'appropriant pour que nos codes culturels demeurent un héritage authentique pour les générations futures. Mais, cet héritage est aussi en construction et sera alimenté par les nouvelles générations avec les éléments du présent." Mélina Seymour, Directrice générale de Seymour Creation.
Comment Seymour Création préserve l’authenticité dans un processus qui implique l'IA ?
Tout d'abord, nous tenons à préciser qu'en tout temps, nos maitres sculpteurs donnent leurs avis et leurs approbations s'agissant des oeuvres à créer.
Ensuite, voici 3 manières concrètes de procéder au sein de notre entreprise :
Travailler en co-création : nos sculpteurs sont associés à chaque étape du processus technologique, ce qui garantit que les décisions créatives respectent les traditions et ne les dénaturent pas.
S’appuyer sur la technologie comme un outil et non comme une fin : L’IA nous sert à explorer des variantes ou des prototypes, mais l’étape finale reste entre les mains de nos sculpteurs.
Documenter le lien entre tradition et innovation : Chacune de nos pièces est accompagnée d’une histoire retraçant ses racines traditionnelles et son processus de création augmentée.
À Seymour Création, nous avons identifié plusieurs clientèles. Celles qui valorisent une pièce traditionnelle ou une œuvre inspirée par des outils contemporains.
Sur le marché local, les pièces 100% artisanales ont souvent une valeur sentimentale et culturelle plus forte. Cependant, les gens recherchent aussi des pièces qui sortent de l'ordinaire ou qui proviennent d'ailleurs.
Sur le marché international, les œuvres hybrides, enrichies par des apports modernes, répondent mieux aux attentes des clients qui recherchent des designs uniques et fonctionnels.
Finalement, nous pensons que les deux peuvent coexister. Chez Seymour Creation, nous segmentons les collections, avec certaines pièces 100% traditionnelles et d’autres issues d’un processus mixte.
L’innovation technologique peut réellement améliorer les conditions économiques des artisans traditionnels
Dans notre communauté de pratique à travers Seymour Création, nous faisons en sorte que l’IA réduise les coûts de production (moins de gaspillage de matériaux) et nous ouvre des marchés à l'international.
Mais avant tout, à Seymour Création, nos sculpteurs restent au cœur du processus. La technologie ne peut pas remplacer l’artisan, mais au contraire, il amplifie sa portée et son accès à des opportunités économiques. Pour ce faire, il est certain que cela nécessite une formation, parce que sans une bonne maîtrise des outils, certains de nos collaborateurs pourraient se sentir dépassés ou exclus.
Les algorithmes peuvent capturer des gestes, des designs et des processus, mais ils ne remplacent pas l’intention et l’expérience humaine. L’âme d’un savoir-faire réside dans la relation entre l’artisan, ses matériaux, et sa culture. La technologie ne peut que refléter, pas créer cette connexion.
Élias Boko, sculpteur depuis plus de 20 ans. Maître sculpteur traditionnel chez Seymour Création
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